Suite aux travaux de rénovation à la Citadelle de Namur, le festival Les Solidarités de Namur se tenait cette année sur le site du zoning Ecolys à Suarlée… Un site nettement moins charmant, nettement moins vert mais plus facile d’accès pour les non-namurois car situé juste à la sortie de l’autoroute.
Après un vendredi pluvieux, le soleil est de retour ce samedi pour cette deuxième journée de festival. Nous arrivons durant la prestation de Suzane qui se produit sur la grande scène rebaptisée « Place des arts ». Telle une boxeuse, mini short noir, débardeur noir ultra-moulant (il ne lui manque que les gants de boxe), elle bouge sur la scène comme sur un ring avec la volonté de faire bouger la foule. Mais ce qui fait la force de Suzane ce sont surtout ses textes bien ancrés dans notre réalité quotidienne. On pourrait néanmoins regretter que la musique soit jouée intégralement virtuellement sur ce spectacle. Pas de musicien, pas de DJ… Suzane est seule sur scène mais assume à 100%.
Petit détour par la scène de La Plage où le public acclame la rappeuse féministe Chilla à son arrivée. Les fans du premier rang hurlent les paroles qu’ils connaissent par cœur. Idem pour Lujipeka qui se produira juste après sur cette même scène. Les fans sont là en nombre pour reprendre en cœur les titres du jeune breton qui avait raflé un NRJ Music Awards (révélation francophone), en décembre dernier à Cannes.. Des morceaux souvent feel good. Une liberté de ton et d’écriture décomplexée qui abolit les frontières entre les genres musicaux. « Promis on ira voir la mer », nous chante-t-il sur des sonorités reggae et dansantes quand il évoque l’histoire d’une femme souffrant de troubles de la personnalité dans « Poupée russe ». Rien ne semble arrêter le jeune rappeur émancipé du groupe rennais Columbine dont il reprend quelques titres (Chambre 112, Pierre Feuille Papier Ciseaux, Borderline).
Juste avant, 47TER mettait le feu sur la grande scène. 47TER, c’est un groupe de 3 jeunes rappeurs. Tous âgés de 22 ans, Pierre-Paul, Blaise et Miguel sont amis depuis l’enfance. Véritables phénomènes du Web, ils ont conquis un public jeune biberonné à Youtube et Dailymotion. Le groupe est venu apporter un vent de fraicheur au rap français, un renouveau des codes pourtant bien implantés, en y mêlant la pop. En réalité, il est difficile de les placer dans une catégorie. Mais ce qui est sûr, c’est que ça marche ! Un engouement expliqué peut-être aussi par leurs paroles positives. A l’image de la chanson Légende, où ils nous invitent à réaliser nos rêves.
21h40. Un visage apparait à l’écran. C’est celui de David Castello Lopez, journaliste humoriste qui a cartonné sur Canal+. Une petite séquence humoristique pour faire passer un message : « Laissez vos téléphones en poche et kiffez le spectacle ! Synchronisation des machines, recherche des fichiers dans un répertoire géant projeté sur grand écran, décompte… Les frangins Bigflo et Oli débarquent sur scène et font directement monter la température! On les avait vus sur scène il y a un mois aux Francofolies de Spa très en forme. Aujourd’hui, c’est leur « rentrée des classes » à Namur après quelques jours de vacances. Oli avoue dès le départ ne plus avoir de voix suite à une soirée en discothèque la veille au Cap d’Agde mais on n’y voit que du feu. C’est la plus grosse production du week-end. Entourés de musiciens chevronnés (cuivres, batterie, instruments à corde…), les deux frères vont montrer toute la palette de leurs talents artistiques en revisitant presque intégralement leur premier album « La cour des grands » sous forme de medley. Les multi-instrumentistes toulousains (ils jouent de la trompette et des percus, entre autres) arrivent comme d’habitude à mettre les festivaliers très rapidement dans la poche. Le pote Wawad, champion de monde de beatbox est de nouveau présent et fait sensation laissant le public bouche-bée durant une battle démente avec Bigflo.
Comme à Spa il y a un mois, la plupart des familles sont venus pour eux aujourd’hui. Comme à Spa il y a un mois, les deux frangins se sont éclatés sur scène et ont communiqué leur énergie à un public conquis. Comme à Spa il y a un mois, les étoiles étaient dans les yeux des petits et des plus grands. C’est sûr, ce soir, on était dans « La cour des grands ».