Photographe autodidacte, j'ai commencé gentiment avec un 350D et aujourd'hui d'un 70D.
Etant parti sur Poitiers, grâce à la création de Concertmag, je suis devenu photographe de concerts depuis 3 ans sur la Vienne et les Deux Sèvres.
Depuis un peu moins d'une année, j'ai élargi mon activité photographique et me suis mis à la photographie de portrait avec des shootings mode.
Quinze groupes sur trois dates…
C’est au Ferrailleur, célèbre « café-concert » situé sur l’île de Nantes, que s’est déroulé du 8 au 10 décembre le Nantes Metal Fest 2017, sixième millésime de ce bon cru. La salle, capable d’accueillir 300 à 350 personnes, présente une scène surélevée assez grande, face à la régie et au bar, qui laissait augurer trois soirées placées sous les meilleurs auspices. Un rapide coup d’œil sur la programmation de cette édition du festival, axée sur des valeurs « sûres » de la scène metal locale et nationale, confirma cette première intuition. Retour en images sur cet heureux événement…
-Vendredi 8 décembre 2017 –
C’est à Sinister Days, formation nantaise de fusion metal core qui officie depuis 2012, que revint la lourde tâche d’ouvrir les festivités. D’emblée, les quatre membres du groupe se montrèrent proches du public. Très dynamiques et énergiques, ils firent bien monter la pression en nous gratifiant de sonorités lourdes et rythmées, accompagnées d’un chant guttural et puissant. Pari réussi !
In Other Climes, groupe niçois fondé en 2004 qui évolue dans un registre teinté de trash et de hardcore, prit aussitôt la relève. Connaissant cette fine équipe via son album The final threat sorti en 2008, je m’attendais à du « costaud » et force est d’admettre que je n’ai pas été déçu, loin de là. Les titres se succédèrent sans temps mort, ponctués de riffs endiablés et de chœurs, à l’image de ceux présents sur l’album précité. Vers le milieu de soirée, ce fut au tour de Stinky de monter sur scène. J’ai découvert ce groupe nantais de punk metal hardcore quelques mois auparavant lors de la première édition du ZooZo Fest de Poitiers, où il m’avait fait forte impression, notamment par la grande présence scénique de sa chanteuse Claire. En effet, fort de plus de 300 concerts, Stinky est habitué à la scène, et cela se voit d’emblée. Un régal !
Comity prit ensuite le relais. Cette formation parisienne d’extrême rock’n’roll nous offrit un bon concert, au tempo rapide, illustré de lumières monochromatiques, le plus souvent bleutées, et parfois stroboscopiques (malheureusement pour les photographes). En clôture de cette première soirée du Nantes Metal Fest 2017 nous eûmes droit à du lourd, du très lourd même, avec le passage de L’Esprit du Clan, un groupe de metal hardcore qui écume les scènes depuis 1995 et a déjà produit six albums. C’était la première fois que je découvrais ce quintet sur scène : une grosse baffe, les musiciens faisant littéralement communion avec leur public.
– Samedi 9 décembre 2017 –
Hipskör, groupe hardcore/metalcore formé en Bretagne en 2013 ouvrit le bal de la deuxième soirée, non sans un certain humour saupoudré d’autodérision, ses membres affichant des looks fortement influencés par le Visual Kei japonais, avec des lunettes fluorescentes et des « oreilles de Mickey » qui eurent le mérite d’annoncer d’emblée une prestation aussi graphique que colorée. C’est dans un tout autre registre, orienté metal post-apocalyptique, que les six membres du groupe nantais Nothing but Echoes prirent la relève. L’atmosphère se fit alors subitement plus lourde et dramatique. Puis en milieu de soirée, Noein monta sur scène. Cette formation rouennaise de cyber metal fondé en 2007 offrit une prestation endiablée, illustrée de morceaux subtilement empreints d’influences diverses et variées, allant de Fear Factory à Meshuggah en passant par Arch Enemy (sans doute la plus perceptible de toutes).
Radicalement différent des trois premiers opus de la soirée, Flayed, groupe de hard rock’n’roll ainsi que ses joyeux musiciens se complaisent à le préciser, constitua une excellente découverte ! En plus de leur énorme « capital sympathie », les membres de cette équipe iséroise nous inondèrent d’une musique prenant aux tripes, avec des riffs incisifs, une voix rocailleuse, forte, atypique, et des notes de groove et de blues qui rappelèrent parfois des compositions de formations aussi prestigieuses que Deep Purple ou AC/DC. Ce sublime spectacle à peine digéré, ce fut ensuite au tour de Psykup de jouer un mélange de heavy metal et de metal experimental. Ce groupe toulousain né en 1995, fort d’une solide expérience de la scène, enflamma le public déjà chauffé à blanc par les prestations des formations précédentes, avec un jeu scénique bien développé et des titres marqués par l’influence de grands noms tels que Gojira ou System of a Down. Superbe clôture pour cette deuxième soirée.
– Dimanche 10 décembre 2017 –
High Gain, groupe nantais de heavy métal et de hard rock, ouvrit de manière classique mais efficace la dernière soirée du Nantes Métal Fest 2017. Toujours dans un registre heavy métal, les Furies prirent la suite. Porté par sa bassiste et chanteuse Lynda Basstarde, ce groupe parisien nous iradia d’une belle performance dans la plus tradition du genre. A la mi-soirée, le jeu scénique de Pictured, groupe quimpérois mêlant harmonieusement melodic death métal et trash métal, marqua une montée en puissance, annonciatrice d’une fin de festival prometteuse ! C’était la première fois que je voyais Pictured sur scène, et j’en garde un excellent souvenir. Un groupe à voir et à revoir…
Autre « poids lourd » de la scène métal hexagonale, Gravity, groupe de metalcore qui vit le jour en 2009 à Montpellier, s’est montré très prometteur dès son premier album Syndrome sorti en 2011. Le chant d’Emilie Thium, qui rappelle parfois celui de la vocaliste d’Arch Enemy, entra en parfaite symbiose avec les compositions du groupe dont les principales influences transparaissaient avec subtilité (Gojira, Eths, ou encore Meshuggah). Je n’avais encore jamais vu Gravity sur scène et j’ai pris une grosse claque comme je les aime, Emilie paraissant alimentée par une pile nucléaire.
Enfin, en clôture de cette édition du Nantes Metal Fest, vint Misanthrope, un groupe originaire de Livry-Gargan, emblématique du paysage national du metal extrême que je connais depuis ses débuts, en 1989, alors que fort curieusement, je n’avais encore jamais eu l’occasion d’admirer sa prestation scénique. Et bien je fus ravi de pallier à cette honteuse lacune ! Galvanisé par le chant de Philippe Courtois de l’Argilière, les musiciens jouent avec précision, enchaînant les morceaux les uns après les autres, non sans échanger copieusement avec un public conquis et visiblement constitué en grande partie de « vieux fans » et fins connaisseurs. En conclusion, outre l’excellente ambiance qui régnait dans l’enceinte du Ferrailleur, je salue également la programmation qui, par sa diversité, permit de savourer chaque groupe indépendamment des autres, réduisant ainsi beaucoup le risque de lassitude alors que la nuit s’avançait et que la fatigue se manifestait. Vivement la prochaine cuvée !
Texte et photos de Pascal Druel