Après la vingt-cinquième édition de l’an dernier qui avait vu naitre une toute nouvelle organisation de l’espace dans un parc des Sept Heures élargi, les Francofolies de Spa reviennent avec cette même configuration ce jeudi 18 juillet. Retour sur le premier jour de festivités!
C’est Suzane qui ouvre le bal sur la scène Pierre Rapsat. Suzane, c’est la chanteuse électro-pop qui monte ! Depuis quelques mois, ses clips explosent sur internet et elle enchaine les festivals après avoir fait les premières parties de Cœur de Pirate, Slimane, Hoshi ou L’Or du Commun. Et pourtant, il y a encore un an, cette jeune Avignonnaise de 28 ans s’appelait Océane Colom et travaillait comme serveuse dans un bar impatiente de retrouver ses logiciels et de créer ses premières chansons. Elle le chante d’ailleurs dans « Suzane » : « Derrière ton bar en bois, sauf pendant les heures creuses, tu rêves de l’Olympia, d’exister devant la foule curieuse ». Avec une énergie débordante, Suzane fait rapidement monter l’ambiance. Elle évoque les thèmes du quotidien dans des textes subtils et bien pensés : la flemme qui prévient pas quand elle se ramène dans son survêt’ tout débraillé, la dépendance au téléphone portable, le régime, la vie parisienne qui va beaucoup trop vite… Des textes drôles, parfois touchants, sur fond d’une musique électro qui rappelle Stromae. Mais ça ne s’arrête pas là ! La jeune fille met à profit ses 15 ans de danse classique et nous livre avec une énergie débordante un spectacle de danse surprenant. Des mouvements saccadés, déstructurés, désinvoltes, parfois robotiques. De quoi faire une sacrée concurrence à Christine and the Queens. Véritable électron libre de cette nouvelle scène Électro/Chanson, Suzane impose déjà son style. Le public spadois est conquis !
On enchaine avec Dionysos sur la scène Proximus qui a choisi les Francofolies pour faire son grand retour après trois ans d’absence passés à l’écriture d’un livre, à la préparation d’un nouveau film et à l’enregistrement d’un nouvel album prévu pour septembre prochain. Accompagné de sa guitare fabriquée à partir d’un bidon d’huile en métal recyclé, le chanteur, Mathias Malzieu et son band viennent nous présenter plusieurs extraits de ce nouvel album en exclusivité à Spa. Le groupe complètement déjanté est déchainé, particulièrement Mathias qui n’hésite pas à rejoindre la foule à plusieurs reprises en se lançant dans le public qui finit par le porter jusqu’à la galerie Leopold face à la scène. Le chanteur ira même jusqu’à craquer son pantalon, ce qui donne une bonne idée son énergie sur scène, pour finalement l’arracher complètement en fin de set sur « Heroes » de David Bowie.
Retour sur la scène Pierre Rapsat pour la carte blanche donnée à Alice on the Roof qui apparait dans un costume décalé de licorne pailletée pour le moins surprenant. Trois ans après sa première apparition aux Francofolies, Alice est métamorphosée. Beaucoup moins timide, elle bouge énormément, communique avec le public, joue des percussions, change plusieurs fois de costume. Une véritable performeuse mais qui reste 100% naturelle et spontanée. Pour l’occasion, plusieurs invités la rejoignent sur scène : sa copine Claire Laffut que nous retrouverons plus tard sur la scène du Parc, Valentine Brognion, grande gagnante de The Voice Belgique en 2018 avec qui elle reprend « La pluie » d’Orelsan, Matthew Irons du groupe Puggy et Toursit Le MC, un rappeur flamand extrêmement populaire chez lui qu’Alice souhaite faire découvrir au public wallon. On espérait Vianney comme dernier invité, pour un petit duo sur son titre « Malade » qu’ils ont écrit ensemble… Hélas, le chanteur n’est pas présent ce soir.
Elle est suivie par le charismatique Gaëtan Roussel, leader du groupe Louise Attaque dans les années 90 avant de se lancer en solo. Doté d’un réel capital sympathie, d’une voix bien reconnaissable et d’une plume, il interprète des chansons de son dernier album « Trafic » mais il faut attendre L’invitation pour que le public s’emballe enfin.
De l’autre côté du parc, à la même heure, c’est Claire Laffut qui monte sur scène. Originaire de Namur mais basée à Paris, Claire Laffut est, après Angèle, la prochaine révélation belge. Une personnalité attachante qui offre à son public les chansons de son premier E.P. (Gare du Nord, La vérité, La fessée…) en attendant son premier album qui devrait sortir en automne 2019. Elle sera rejointe par son amie Alice on the roof pour « Mojo ». Joli moment de complicité !
Tête d’affiche de cette journée, ZAZ clôture cette première journée de concerts sur la scène Pierre Rapsat. Souriante comme à son habitude, ne tenant pas en place une seconde, la pétillante ZAZ va enchainer ses tubes (La fée, Eblouie par la nuit, Comme ci, comme ça, Le long de la route, On ira…) mais aussi les titres de son nouvel album Effet miroir, sorti en 2018 : Que vendra, On s’en remet jamais, Demain c’est toi.
Toujours très engagée et généreuse, l’artiste fera monter sur scène non pas le chanteur de Rammstein comme les rumeurs l’avaient annoncé mais l’une des responsables de l’association liégeoise, La Besace, qui mène des actions de sensibilisation à l’environnement auprès du jeune public. Le produit de la vente des articles merchandising sera ainsi reversé ce soir-là à cette association.
Une première journée réussie malgré quelques gouttes de pluie qui n’ont pas empêché les 15000 francofous de faire la fête… qui ne fait que commencer !