JoZet : “J’essaie d’avoir plus de visibilité”

Artiste auteure-compositrice interprète, JoZet a, à son actif, deux EP dont le dernier Hors-champ sorti en 2023. Après avoir sorti le titre “Canicule” à l’été 2024 et après avoir rempli la scène des Trois Baudets le 29 novembre dernier, JoZet revient avec son nouveau single intitulé “Oscar”. Un titre dans lequel elle raconte, avec dérision, son ambition folle de devenir une star de cinéma ou une star de la chanson. Ce titre est également dédié à son futur enfant car la chanteuse est enceinte d’un petit garçon. Elle en parle dans cette interview à Concert Mag.

La pochette de “Oscar”, le nouveau single de JoZet disponible depuis le 4 avril 2025. Photo : Rose Fayet.

Concert Mag : Tu dévoiles ton nouveau single “Oscar” qui est le prénom de ton petit garçon. Pourtant, tu avais écrit cette chanson bien avant de tomber enceinte… 

JoZet : En fait, je l’ai écrite il y a un an et demi avec ce côté un peu décalé, de pouvoir gagner un Oscar… Je trouvais qu’il y avait un gros contraste entre le couplet qui est assez drôle et moqueur dans le sens où je rêve de croiser Brad Pitt et le refrain où il y a une espèce de mélancolie un peu romantique. Il y a une double interprétation dans cette chanson. On ne sait plus trop si je parle d’un mec ou d’une relation amoureuse. Mais dans cette chanson, je rends Oscar vraiment humain, comme s’il s’agissait d’une personne. Par la suite, je suis tombée enceinte. Et quand on a choisi le prénom de l’enfant avec mon copain Nico, on a passé plein de prénoms en vue et je me suis dit qu’on allait l’appeler Oscar. Je n’étais pas du tout sérieuse quand j’ai dit ça et lui je pensais qu’il allait réagir en disant : ‘Haha, très drôle’ et il y a eu un gros blanc. Avec le recul, je me dis que c’était une chanson qui était presque prémonitoire. En plus, le refrain où je dis ‘Je sais qu’un jour tu m’aimeras/Je sais qu’un jour on s’aimera’ peut faire penser à l’idée de maternité. Mais je ne pourrais pas dire que c’est une chanson pour mon fils. Tout était un heureux hasard.

Cette chanson ne s’appelle pas “Oscar” pour rien car tu es aussi une fan de cinéma. D’où également la chanson “Tarantino”… 

Oui clairement. Lorsqu’on a fait les réels pour “Oscar” avec Elisa Grosman, j’ai eu l’impression qu’on tournait la suite. En plus, parmi mes chansons, “Tarantino” est celle qui a le mieux marché. Du coup, il y a un vrai lien entre cette chanson et “Oscar”. Si je devais refaire un EP, ça aurait du sens que “Tarantino” et “Oscar” soit dans le même projet même si ça ne sera pas le cas.

Le titre “Oscar” avait été dévoilé en avant-première lors de ton concert aux Trois Baudets du 29 novembre dernier. Qu’est-ce que le public en a pensé ?

Déjà, j’avais introduit cette chanson en disant que c’était pour mon bébé et que j’avais un début de ventre rond. Les gens se sont tous dit que c’était une chanson pour mon fils. En plus, c’est pas tous les jours qu’une artiste performe en étant enceinte. En plus, lorsqu’on voit la vidéo de mon concert, il y a un passage où je regarde mon chéri. Je pense que les gens ont vraiment retenu ça. Mais pour moi, c’est un titre parmi d’autres. En plus, c’était la première fois que je le chantais en live. Ce n’était pas parfait non plus. D’ailleurs, j’étais très stressée au moment de remonter sur scène. J’avais vraiment le cœur qui battait. C’est un truc que je n’avais pas ressenti depuis hyper longtemps.

Et quel souvenir gardes-tu de ton concert aux Trois Baudets ?

J’en garde un très bon souvenir parce que je n’avais jamais vu la salle en vrai. Quand on a fait les balances, j’étais même impressionnée. Tout le monde disait que c’était une petite scène mais je ne la trouve pas si petite que ça. Il y a quand même de l’espace. Je sais aussi que c’est une salle qui est très demandée d’autant que la programmatrice regarde un peu les talents qui y jouent. Je suis très contente aussi d’avoir pu partager la scène avec Antoine Délie.

D’ailleurs, pourquoi est-ce que vous n’avez pas partagé la scène ensemble ?

En vrai, ça devait être le cas. Mais on aurait dû parce que c’est quelque chose que tout le monde nous a reproché. Antoine Délie avait vraiment besoin de faire son entrée avec son stylisme etc. Et que s’ il venait sur ma partie à moi, il se spoilerait un peu. Mais ça aurait été plus préférable que moi je remonte sur scène sur sa partie à lui mais je pense qu’on a été un peu flemmards. 

Cette année tu mettras au monde un autre bébé, à savoir ton nouvel EP. A quoi peut-on s’attendre  ?

A vrai dire, c’est une année où j’ai peu de mal à me projeter sur des échéances concrètes de sortie. J’aimerais dire que mon EP sort en novembre mais c’est tellement flou avec ce changement de vie. Je préfère m’engager sur une stratégie de singles récurrents. Maintenant, il faut sortir un single tous les trois, quatre mois. C’est ça qui crée une récurrence. Je suis plus dans cette stratégie-là. Après “Oscar”, je vais sortir un titre qui s’appelle “Violet” et qui parle du viol, des abus sexuels… Un peu comme “Balance ton quoi” d’Angèle. Je traite un vrai sujet de société mais avec un peu d’humour. Je travaille avec Jean-Baptiste qui a réalisé un EP avec la chanteuse Alice et moi. C’est vraiment un titre dans l’esprit Alice et moi. Les autres titres sont encore en état de brouillon. Il y a une chanson que j’ai chantée aux Trois Baudets et qui s’appelle “Aimez-moi”.On me la réclame souvent mais je ne sais pas encore si je la sortirai. 

Malgré la naissance de ton enfant, prévois-tu de faire des festivals cette année ?

J’ai postulé aux iNOUÏS. Mais j’aimerais bien avoir d’autres perspectives. Je pense que j’ai de quoi faire un live de qualité pendant une heure voire plus. C’est ce que j’ai construit avec mes musiciens. Ça me ferait chier qu’on ait fait ça juste pour les Trois Baudets. 

Comment vois-tu la suite de ta carrière ?

Je ne sais pas précisément. Je ne pense que je n’arrêterai jamais d’écrire et de composer. Je me sens un peu dans un plafond de verre dans le sens où en tant qu’artiste indépendante, j’essaie d’avoir plus de visibilité mais je ne suis encore personne pour les avoir. Je suis assez réaliste sur le fait qu’à partir du moment où je n’ai pas un label sérieux qui m’accompagne, j’ai l’impression de faire de la musique certes pour ma communauté mais elle ne s’exporte pas. Quand je vois que mon titre “Tarantino” a fait 150 000 streams en indép, je me demande ce que ça aurait été si cette chanson avait été poussée par un label, par des radios nationales. La visibilité, c’est le nerf de la guerre. Mais quand on crée, on crée. C’est plus fort que soi. Je me dis qu’il y aura peut-être des choses qui vont arriver au moment où je m’y attendrai le moins. 

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