Après La mécanique des jours en 2016 et 45 jours phonétique en 2020, le musicien canadien Jeanphilip revient avec un nouvel album intitulé Vérandas. Epaulé par le producteur et multi-instrumentiste Paul Cargnello, Jeanphilip s’impose comme un pilier de la scène indie-rock québécoise. Glissant parfois dans les ambiances des années 80 grâce à un jeu de basse simple et mélancolique, sa musique devenue actuelle et résolument rock avec ses guitares en avant. Concert Mag a rencontré Jeanphilip lors de sa venue à Paris.
Concert Mag : Pourquoi ce titre “Vérandas” ?
Jeanphilip : Jusqu’à présent, mes titres d’albums étaient souvent des phrases. Cette fois-ci, j’avais envie d’avoir un titre court, en lien avec l’album. Je voulais un titre qui puisse sonner à la fois en anglais et en français. Il y a dans l’album une chanson qui s’appelle “Dans nos vérandas”. C’est ce qui a inspiré le visuel de l’album parce qu’on voit une grande maison avec un vérandas dans la pochette.
Quels sont les sujets ou les thèmes que tu voulais explorer à travers cet album ?
C’est un album où j’évoque des sujets sociaux et des sujets plus personnels notamment dans “En stéréo”. J’y évoque le côté fraternel derrière les projets artistiques. Je parle aussi des gens qui se sentent obligés d’exprimer leur opinion sur les réseaux sociaux et dont on pourrait franchement s’en passer. Dans “Ivresse”, j’évoque la superficialité des relations sociales. Dans “Dans nos vérandas”, je parle des gens qui râlent chez eux mais ne font rien pour faire avancer la société.
Quelles sont les chansons qui ont été le plus appréciées ?
J’ai eu des bons retours sur “Ivresse”. C’est un titre où j’ai visé juste sur notre époque. En peu de mots, j’ai réussi à cerner notre époque. C’est surtout cette chanson qui a marqué.
Tu étais en live à la Dame de Canton le 23 octobre dernier. Quelles sont tes impressions ?
C’était totalement génial ! Il y avait 92 personnes. Pour moi, c’est fantastique de jouer dans des salles pleines. J’ai pu rencontrer un nouveau public qui a chanté mes chansons. Quand je suis sur scène, plus on m’en donne, plus j’ai envie d’en donner !
As-tu d’ores et déjà de nouveaux projets ?
Je vais sortir une version revisitée de la chanson “Les amants” avec l’artiste Armelle Yons qui ajoute une touche supplémentaire à la chanson en lui donnant une dimension transatlantique. Musicalement, ce sera très proche de l’original avec des guitares acoustiques, une boîte à rythme, des claviers… Je projette aussi de remixer certaines chansons de l’album pour l’année prochaine. Puis, avec Olivier du groupe La Bestiole, on vient d’enregistrer une chanson qui est en lien avec l’album. Il y a, à la fin de l’album, un titre qui s’appelle “Orage à l’est”. Cette nouvelle chanson sera inspirée de ce titre.
Qui est Paul Cargnello avec qui tu as travaillé pour l’album Vérandas ?
C’est un ami de Montréal qui est aussi un producteur très talentueux. Il est plutôt dans la musique folk, Rn’b et soul. C’est sa grande force. C’est un album qu’on a co-réalisé ensemble. J’ai voulu mélanger son univers musical au mien qui est plutôt issu de l’alternatif rock. On a voulu associer nos deux univers ensemble. On a une amie en commun qui s’appelle Jasmine Bleile qui a fait des voix extraordinaires dans l’album.
As-tu des concerts de prévus ?
Je donnerai un concert au Québec le 21 décembre prochain. Ce sera une soirée avec d’autres amis musiciens. J’ai aussi un concert de lancement d’album à Somerville dans le Massachusetts en janvier.
Y’a-t-il une salle de concert à laquelle tu rêverais de te produire ?
Toutes les grandes salles ! (Rires). Spécifiquement, je n’ai pas d’idée en tête. Mais sur la vingtaine de concerts que j’ai donnés en 2024, j’ai joué dans des soirées privées, des salons… J’ai aussi fait des premières parties dans des grands théâtres. J’ai pu aussi jouer dans des très grandes salles au Québec. Peu importe l’endroit, que ce soit au bar, un théâtre, une soirée privée ou une grande salle, je prends du plaisir. J’essaie de jouer le plus possible !
Espères-tu te faire connaître un peu plus en France ?
Oui ! Je pense que ma musique a sa place en France. J’en suis très content. J’ai le sentiment que mon album est mieux reçu en France que chez moi au Québec. J’ai vraiment l’intention de continuer à développer le projet ici en France.
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