En mars dernier, Gauvain Sers sortait son deuxième album, « Les oubliés », porté par le titre du même nom qui lui avait été inspiré par une lettre reçue d’un professeur de la Somme essayant de sauver son école, alors menacée de fermeture. Depuis ce premier single qui évoquait la désertification des campagnes et la fermeture des écoles dans les milieux ruraux, l’album s’est vendu à des milliers d’exemplaires.
Devenu très vite disque d’or, cet album prend aujourd’hui une couleur automnale dans sa réédition toute orangée dévoilant 4 nouveaux titres inédits : « Y a plus de saison », « On voulait tout casser », « Les escrocs » et « Le vendeur de roses ». On y retrouve la jolie plume du chanteur. Tendre dans « On voulait tout casser » qui fait écho au titre « La bagnole de mon père » du premier album, il évoque l’amour fraternel sous un parfum de nostalgie
Quand on s’endort tête bêche, c’est pas toujours le pied
Quand les deux tiens m’empêchent de pouvoir respirer
Quand je regarde dans le rétro nos gueules enfarinées
Nos costumes de Zorro, on voulait tout casser…
[…]On s’aimait mon frérot, mais sans même se l’avouer
Quand je regarde dans le rétro, comme le temps a passé
On rêvait un peu trop, on voulait tout casser
Le tas de bois qu’il faut ranger, les pulls gris-verts qu’on nous force à porter mais qui tiennent chaud quand même, les légos, les cache-cache dans le jardin… toutes ces petites madeleines de Proust qu’on aime se rappeler en famille… La plume devient plus acérée quand il nous dresse le parallèle entre les escrocs d’hier et ceux d’aujourd’hui dans le titre coup de poing « Les escrocs » où les patrons en prennent à nouveau pour leur grade. .
Les escrocs d’aujourd’hui, ni braquage, ni magot
Dans les grandes industries, ils se planquent tout en haut
Ils suivent le plan de bataille et le cadet de leur souci
C’est le code du travail aux escrocs d’aujourd’hui.
« Le vendeur de roses », un titre que Gauvain interprétait déjà sur scène lors de sa première tournée Pourvu nous dresse le portrait d’un bangladais venu, plein d’espoir, rejoindre l’Occident pour « peindre sa vie en rose ». Hélas, la réalité est bien plus morose et il se retrouve en plein Paris, déambulant de bars en bars, vendeur de roses pensant servir une noble cause.
T‘as dit au revoir au Bengladesh, à ta petite femme, tes trois enfants
Et dans la soute d’un bateau de pêche, t’es parti rejoindre l’Occident
T’imaginais qu’en venant ici, t’allais la peindre ta vie en rose
Mais Paris, c’est pas le paradis et dans ton quotidien morose,
Tu vends des roses…
Et comme les bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules, Gauvain nous offre également la sortie du clip du titre « Y a plus de saison » où il a revêtu le costume du marchand de glaces pour évoquer le réchauffement climatique.
Gauvain Sers est actuellement en tournée dans toute la France. Il passera par le Zénith de Paris le 25 avril 2020.