Entre 130.000 et 150.000 festivaliers ont rejoint la cité thermale sous le soleil pour fêter les 30 ans des Francofolies et profiter d’une offre musicale incroyable. En effet, pour cet anniversaire, l’organisation avait vu les choses en grand en proposant une affiche exceptionnelle réunissant de très grands artistes francophones. Les têtes d’affiche auront toutes tenu leur rang avec des shows inoubliables, tandis que la scène francophone aura à nouveau brillé par sa diversité et sa vitalité.
Petit compte rendu de nos deux journées passées sur place…
Jeudi, premier jour des Francos et déjà beaucoup de monde… Normal, sur la scène Pierre Rapsat ce soir-là, c’est le grand Francis Cabrel suivi du talentueux Christophe Maé. Nous assistons d’abord au concert du duo COLT, un groupe de musique électro-pop belge créé en 2018 par Coline Debry et Antoine Jorissen. Avec leur single “Insomnies”, notamment, ceux qui étaient anciennement connus sous le nom de Coline & Toitoine ont montré une nouvelle fois toute leur énergie sur scène.
Pendant que Puggy se déchaine sur la scène Proximus, nous attendons Francis Cabrel. Tout en poésie, en sobriété et en discrets déhanchés, il nous enchante avec ses plus grands tubes : « La corrida », « Je l’aime à mourir », « Petite Marie », « Octobre », « L’encre de tes yeux »… Quel plaisir de retrouver cet immense artiste sur scène! A la fin du concert, il sera rejoint par Christophe Maé qui l’accompagnera à l’harmonica sur « Un samedi soir sur la terre ». Un joli moment de complicité !
Nous décidons de rester sur place pour être aux premières loges pour le concert de Christophe Maé. Dès la première chanson, il nous embarque dans son univers, un carnet de voyage haut en couleurs musicales. Comme d’habitude, tout est pro : un rendu sur scène chaleureux, entre bougies, lampions et paillotes, des musiciens au top, des tubes évidemment (« C’est ma terre », « Il est où le bonheur », « On s’attache »… ) mais aussi des titres plus récents comme « C’est drôle la vie », « Les bougies » ou « L’amour ». Ce soir-là, il y avait les conquis d’avance et puis tout ceux qui ont découvert par hasard que Maé valait en réalité bien mieux que l’image fausse que certains s’en font parfois…
Vendredi. La journée affiche sold out dès le matin. Avec une affiche pareille, pas étonnant ! Trois grandes pointures de la chanson française programmées le même soir : Patrick Bruel, Zazie et Pascal Obispo mais aussi des artistes de la nouvelle scène comme Joseph Kamel ou Doria D que nous découvrons à 16h45 sur la scène Proximus.
Nous enchainons avec le concert de Joseph Kamel. Nous connaissons bien sûr ses tubes qui passent en radio : « Beau » (en duo avec Julien Doré) et « Celui qui part ». Mais ça s’arrête là. Nous découvrons sur scène un artiste très à l’aise qui communique beaucoup avec son public. Le gars a l’air super heureux d’être là, manie l’humour avec brio (la petite blague sur Julien Doré, on y a cru jusqu’au bout !) et le public le lui rend bien car il semble conquis par le public belge lui aussi. On a tellement aimé qu’on est restés jusqu’à la fin… Résultat : arriver jusqu’à la scène Pierre Rapsat est mission impossible. C’est bondé ! Il faudra se contenter de regarder Pascal Obispo de très très loin, dans une foule très (trop) compacte. Dommage…
Nous décidons d’aller prendre une place plus confortable devant la scène Proximus où Zazie commencera son set à la fin du concert d’Obispo. Zazie débarque sur scène, chapeau de cow-boy vissé sur la tête, chemisier ample et cheveux gris tressés. Elle nous fait d’abord découvrir les titres moins connus de son dernier album AILE-P, mais très vite les tubes tombent : « Speed », « Zen », « Je suis un homme » et « J’envoie valser » où elle enjambe la barrière nadar (quelle santé à 60 ans !) pour chanter dans la foule… Mais alors que la chanteuse n’a pas encore fini son show, le concert de Patrick Bruel commence sur la grande scène. Agacée, Zazie ne se gêne pas pour le faire savoir : « Normalement, les concerts ne se chevauchent pas… Nous on a gentiment attendu que les musiciens de Pascal Obispo descendent de scène pour commencer. Mais ce n’est apparemment pas le cas de l’autre côté. » Le public a alors redoublé d’efforts et fait beaucoup de bruit pour masquer le son venant de la scène Pierre Rapsat.
Bien sûr, Patrick Bruel est toujours aussi généreux avec son public. Le moment fort et surréaliste de ce concert sera le rap complètement décalé en duo avec Jean-Luc Fonck : « Elle aime les mots doux, les mots doux démodés, elle aime les mots doux DE-MO-DES ! » Un refrain qui reste bien en tête et qui est repris en cœur par le public. Mais au moment de la sortie de scène de Jean-Luc Fonck, le public entonne la chanson bien connue « Torremolinos » du groupe STTELLLA. Patrick Bruel, dérouté, lui demande alors de revenir. Et c’est ainsi qu’on assiste à un moment qui marquera à jamais cette édition des 30 ans. Jean-Luck Fonck chantant Torremolinos sur la scène Pierre Rapsat, accompagné à la guitare par Patrick Bruel. Comme le dit si bien Charles Gardier, responsable de la programmation, ce moment complètement dingue incarne totalement l’esprit des Francofolies depuis près de 30 ans. Et cet esprit, finalement, c’est le public qui le crée.