Ben Mazué, une randonnée au Paradis…

C’est en novembre 2018 que nous l’avions quitté, après son spectacle intitulé « La Princesse et le dictateur », un concert mêlant la chanson avec le stand up, très émouvant et particulièrement réussi. Ben Mazué avait donc placé la barre très très haut !

Mais ce dimanche 26 septembre, il nous a ouvert les portes du Paradis et emmené en balade dans des hauteurs que nous ne pensions pas pouvoir atteindre. « Paradis », c’est le titre de son dernier album qu’il est venu présenter à Bruxelles ce soir-là. Un album qui parle exclusivement de rupture. Un album très autobiographique.

C’est avec le titre phare de cet album que Ben Mazué ouvre la marche. La marche est pour lui un remède pour gérer ses angoisses : « Stop, ça y est, j’arrête de penser / J’vais courir, j’vais marcher / Stop, allez, j’arrête de m’presser / J’vais courir, j’vais marcher, j’vais sourire » scande-t-il sur le refrain de « Quand je marche ». Mais elle est aussi  une source d’inspiration et de création. A l’image de nombreux poètes tel Arthur Rimbaud, Ben Mazué marche et a beaucoup marché pour créer son dernier album. La marche était pour lui un besoin. Il fallait qu’il pense, qu’il médite, qu’il avance pour comprendre… C’est ainsi qu’il s’est mis à fredonner ses émotions, les mélodies lui venant naturellement. Ce soir, il nous emmène avec lui en balade et le public bruxellois est en grande forme pour accomplir l’ascension !

Pendant une heure trente, au fil de sa randonnée imaginaire en montagne, il nous chante l’amour qui a déserté, la solitude qu’il va falloir apprivoiser, ses petits drames du quotidien qui ressemblent aux nôtres à s’y méprendre, la vie d’un père célibataire après avoir vécu pendant 10 ans avec « la femme idéale » (nom de son album précédent), la mère de ses deux enfants. Ensemble, ils rêvaient de tout plaquer et de partir vivre à la Réunion tous les quatre en famille… Et le rêve s’est réalisé.

On garde juste nous quatre, Et le reste on le fuit

On se cache dans les arbres, En attendant la nuit

On sortira les armes, Si nos ennuis reviennent

On combattra les drames, Grâce aux années merveilles

Qu’on vivra tous les quatre, Loin du monde imbécile

Qu’on vivra tous les quatre, Dans notre divin exil.

“Divin exil”, Ben Mazué

Il nous raconte ses longues balades sur l’île et constate en plaisantant : “Dans un couple qui va bien, personne ne se lève à l’aube pour aller marcher en montagne. On reste au lit. Quand je vois un mec faire de l’ultra trail, j’ai envie de le serrer dans mes bras et de lui demander ce qui ne va pas dans son couple.” Car Ben Mazué sur scène, ce sont des chansons mais aussi un véritable talent de conteur rempli d’humour qui nous surprend au détour du chemin. Les frontières avec le stand up et le concert se brouillent.

Et puis un jour la femme idéale a fini par se barrer : « Et voilà c’qu’elle m’a dit, juste avant qu’elle se barre, si on n’y arrive pas au paradis, on n’y arrivera nulle part »… Mais les ruptures peuvent être belles, comme il le chante si bien dans « Tu m’auras tellement plu » au kilomètre 11 : “Abîmés par des phrases, abimés par des gens/ Abimés par l’argent et le temps qui écrasent notre histoire, Pourtant est une immense victoire.”

En ombres chinoises derrière lui, quatre violoncellistes font leur apparition pour une envolée de cordes et un grand moment d’émotion face à cet amour qu’il n’aura pas pu sauver malgré un combat vif et vertueux.

Au km14, au détour d’un sentier balisé, il rend hommage à son père avec le sublime titre « Illusion ». Son père qui a dû faire face à la mort de son épouse, la maman de Ben, il y a quelques années et qui « faisait illusion » devant la famille :

Tu prends sur toi devant
En plus, c’est vrai que ça te fait plaisir
Ils imaginent pas mais heureusement
La solitude, les noirs désirs…

“Illusion”, Ben Mazué

En chemin, toujours accompagné de ses deux compères, le talentueux Robin Notte aux claviers et son complice de toujours Clément Simonet à la guitare, Ben retrouve Pomme et Anaïde Rozam en ombres chinoises avec lesquelles il chante « J’attends » et « Semaine A Semaine B »  où il nous conte au km21 cette si frustrante garde alternée avec laquelle il doit désormais composer.

C’est avec « Les jours heureux » que notre ascension se termine. Le public n’est pas fatigué et en redemande. Souriant et ému, Ben Mazué a réussi son pari de nous toucher en plein cœur et sans détour. C’est bien sa force et son talent. A quand la prochaine balade en si bonne compagnie ?

https://www.benmazue.com/

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