Il m’a fallu attendre fin février pour obtenir ma première accréditation photos pour 2020. Et je dois dire que cette ouverture de la saison s’est faite de la plus belle des manières… avec Beth Hart à l’Olympia !!! Elle y était en effet pour deux soirs de suite l’un en solo (celui auquel j’ai pu assister le 29 février dernier) et l’autre avec son band (le 1er mars).
J’ai non seulement pu prendre quelques clichés le temps des premières chansons mais j’ai aussi pu assister au reste du concert avec les autres spectateurs venus en nombre ce soir-là (merci à ce titre à la production). Et je dois dire que je n’ai pas boudé mon plaisir : cela a été intense et bouleversant.
Les fans de la série Beverly Hills 90210 se souviendront peut-être du premier titre qui a rendu Beth Hart célèbre en 1999 : LA Song (Out of this Town). Elle n’en était cependant pas à son premier coup d’essai. Dès le plus jeune âge, elle a étudié le piano puis le chant et le violoncelle. Elle joue également de la guitare. Dès 1993, elle arpente les clubs californiens et en 1994 elle le fait aux côtés du bassiste Tal Herzberg et du guitariste Jimmy Khoury. Cette même année, « Beth Hart and the Ocean of Souls » sort chez Razz Record. S’en suivent pas moins de 17 albums (originaux ou live). Parmi eux, une collaboration remarquée avec Joe Bonamassa.
Le dernier album de Beth Hart est sorti au dernier trimestre 2019 : « War In My Mind » sous la production de Rob Cavallo (Green Day, Alanis Morissette, Fleetwood Mac, My Chemical Romance, Avril Lavigne, …). Comme le suggère la magnifique pochette et le titre évocateur, elle s’y livre et aborde certains des démons qui peuvent la traverser. C’est donc un album très personnel…
Je l’écoute en boucle depuis septembre dernier. Je crois qu’il m’a fallu ce live pour en ressentir encore plus la profondeur… Découvrir les titres ainsi que d’autres plus anciens en live a en effet été une vraie claque d’émotions… Je suis passée par des états de frissons, de larmes et d’enivrement… Il m’est difficile de vous donner une liste exhaustive de ce qui s’est passé pour chacun d’entre eux. Disons que j’apprécie particulièrement celui qui a donné son titre au dernier album de Beth Hart par exemple. Mais je suis également sensible à « Rub Me For Luck » avec ses superbes montées en puissance et d’autres passages tout en retenue. Parfois les titres trahissent également un certain déchirement, avec un timbre qui se casse légèrement. Les titres choisis pour le rappel et tournant tous autour de sa famille ont eux aussi marqué par l’émotion qu’ils véhiculaient… Comment ne pas être touchée par le titre « Sister Dear » où elle s’adresse à sa sœur Susane qu’elle considérait alors comme responsable de la mort de leur plus jeune sœur emportée par le Sida ? S’y ajoutent de véritables déclarations d’amour à sa mère (« Mama This One’s For You » datant d’un précédent album) et à son actuel époux (« My California » également issu d’un autre album). Sans compter le délicat sujet de son père dans « I Need A Hero » de qui elle veut se détacher mais à qui elle semble ressembler malgré elle… Le tout dans un mélange d’amour et d’écorchures.
La voix grave et pleine de nuances de Beth Hart accompagnant les notes de pianos ou les accords de guitare ont envahi avec brio chaque recoin de l’Olympia confirmant son statut de maîtresse du blues et du rock. Sa personnalité enflammée et attachante, ses éclats de rire et ses emballements comme autres ingrédients au service d’une belle soirée. Je suis sortie un peu plus conquise encore.
Setlist : Baddest Blues, Bang Bang, Try A Little Harder, Rub Me For Luck, Chocolate Jesus, Tell Her You Belong, Jake Man, Bad Woman Blues, War In My Mind, Learning To Live, Isolation, St Teresa, Spanish Lullaby, If I Tell You I Love, Lullaby, Spirit Of God, Woman Down, Thankful. En rappel : Sister Dear, My California, Mama This One’s For You, I Need A Hero
C’est le « Kris Barras Band » en version duo et acoustique qui a eu la lourde tâche d’ouvrir la soirée avec une ambiance aux confins du Rock, du Blues et de la Country. Venu tout droit du Royaume-Uni, son leader Kris Barras a récemment été élu l’un des meilleurs guitaristes de blues au monde par Music Radar, et récompensé par le prix du meilleur album aux European Blues Awards. Il était accompagné de l’un des autres membres du groupe Josiah J. Manning à la guitare et aux voix. A eux deux ils ont assuré avec talent cette première partie de Beth Hart à l’Olympia. Je vous invite à aller découvrir tout cela car j’ai bien apprécié la découverte : ici. J’espère avoir l’occasion de les découvrir prochainement au complet et en électrique pour vous les présenter plus en détails…